Les temps forts de GIJC19

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Panel ” désinformation et propagande ” à l’Université Hafencity de Hambourg lors de GIJC19. © Raphael Hünerfauth. http://huenerfauth.ch

La Conférence internationale sur le journalisme d’investigation (GIJC) s’est achevée dimanche 29 septembre à Hambourg après quatre jours d’ébullition, d’échanges et de réflexions sur les meilleures méthodes pour enquêter, les pratiques internationales les plus avancées et les défis auxquels doivent face les journalistes à l’échelle internationale.

Record battu pour cette 11e édition : 1700 journalistes provenant de 130 pays différents se sont retrouvés, déterminés à renforcer leurs liens et les collaborations journalistiques au niveau local et international. Un chiffre saisissant qui montre encore une fois le rôle crucial de la collaboration journalistique pour assurer la survie de notre profession. “Collaborez, collaborez, collaborez ”, a ainsi martelé Maria Ressa, fondatrice du site d’investigation philippin Rappler, lors de son discours de clôture. 

Au gré des 250 panels, workshops et meet-ups présentés, les journalistes ont pu découvrir les meilleures techniques pour enquêter sur la santé, les réseaux mafieux, les industries extractives, le trafic d’arme, le changement climatique ou les violences sexuelles. Voici les temps forts de GIJC19 : 

Urgence

Lors de son discours, Maria Ressa, elle-même victime de nombreuses attaques, a rappelé l’urgence de prendre au sérieux les menaces contre les journalistes et contre la démocratie dans le monde entier. “La nature des médias est d’être en concurrence mais ce que nous ne voyons pas c’est que la concurrence n’a plus lieu entre nous – nous sommes désormais en concurrence avec les fake news” a déclaré la journaliste sous un tonnerre d’applaudissements. 

Girl Power

GIJC19 était presque paritaire avec 48% d’intervenantes et 50% de participantes à la conférence. Au cours d’un panel exclusivement composé de femmes, Pascale Mueller, Shiori Ito et Cécile Andrzejewski ont dévoilé les coulisses de leurs enquêtes sur les violences sexuelles et initié une discussion avec le public sur la couverture médiatique des affaires de violence sexuelle, encore trop genrée à leurs yeux. 

OSINT

Les techniques d’enquête en source ouverte étaient à l’honneur pendant ces quatre jours notamment grâce aux panels des “rockstars” de l’open source : Paul Myers (BBC) et Henk Van Esse (Bellingcat). Les Français de Disclose ont également exposé comment ils avaient enquêté sur les ventes d’armes pour leur enquête “ French Arms ” grâce à l’utilisation d’images satellites et de contenus provenant des réseaux sociaux. 

Collaboration

“Si vous êtes journaliste et que vous ne collaborez pas avec vos confrères, vous êtes très en retard sur votre époque”, a averti Drew Sullivan lors du panel d’ouverture de la conférence. Collaboration locale, internationale, multi-disciplinaire, de nombreux panels ont abordé les méthodes de collaboration journalistique. Laurent Richard, fondateur de Forbidden Stories, a présenté le travail indispensable de ce réseau dont les membres reprennent les enquêtes des journalistes assassinés aux quatre coins du globe. 

Podcasts

De Serial à Finding Cleo, une autre tendance à noter est l’explosion des podcasts d’investigation aux États-Unis. La journaliste Adèle Humbert a présenté de son côté les coulisses de la production de 1000 degrés, le premier podcast d’investigation français.

Rendez-vous dans deux ans pour la prochaine conférence !

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